11/09/2011

Paci è Saluta - Manuel António Pina











É sexta-feira à noite, chove. Sextas e sábados à noite, as ruas, os centros comerciais, os bares, enchem-se de uma multidão ansiosa tomada do horror do vazio, procurando fazer qualquer coisa que não seja não fazer coisa nenhuma. Por isso, nas noites de sexta e sábado, alguns de nós se refugiam em sítios inacessíveis de si mesmos. Numa destas sextas-feiras à noite esse sítio era uma pequena sala de cinema na cave do Teatro Rivoli.

O filme traça o retrato breve de um forasteiro solitário que, "como nos westerns" chega um dia a um país lentíssimo e, munido de um caderno e um gravador, vem acordar a voz rude e silenciosa do seu povo, "fio longínquo (de uma) fonte subterrânea que atravessa tempos infinitos". Outro forasteiro, Pierre-Marie Goulet, segue essa voz, "pausada e inquieta estrela de pastor, respondida pelo grito do alto – clarão de trovoada que lentamente se suaviza nas cores do entardecer; e esse grito feito canto inesperado repercute-se no coro plano dos baixos, firme e tranquilo como uma certeza". E de repente, o milagre acontece. A voz ganha um rosto múltiplo e humano, fitando-nos com tal transparência e tal verdade que temos de baixar os olhos com vergonha de todas as nossas infidelidades. E quando os erguemos de novo é o nosso próprio rosto e inalterado que está diante de nós.

De sítios assim, como de certos poemas, voltamos pessoas melhores, em coincidente e literal paz com o mundo, religados de novo a tudo, como um cordão umbilical que nos prendesse a alguma origem perfeita. E, por um momento, somos enfim, do nosso exacto tamanho.

Manuel António Pina
in Visão

20/05/2008

Retrouver Giacometti - Correia da Fonseca



Je venais de finir de regarder Polifonias et me prit alors le désir fou de ne plus voir davantage la télévision, au moins durant cette année (...) Afin de ne rien superposer à ces images, à ces sons. Ce choc émotionnel est né en retrouvant Michel Giacometti bien sûr, mais aussi de la surprise d'un film d'une beauté majestueuse qui paraissait s'élever jusqu'aux cieux et qui cependant avait l'odeur et la saveur de la terre, l'haleine des hommes, la fraternité des gens.(...)

Cela a démontré l'évidente grandeur du matériel que Michel Giacometti a recueilli et préservé. Le chant, évidemment, mais plus que cela, les gens. Les visages sous lesquels tremble l'émotion. Les hommes qui chantent enlacés, orgueilleux d'être hommes et de chanter ainsi. (...)

L'évocation de Michel Giacometti par Pierre-Marie Goulet nous arrive encadrée, comme Michel lui-même l'aurait désiré, dans une sorte de décor cyclopéen qui a intégré des paysages beaux mais jamais "jolis", des chants solennels comme des pièces sacrées et les rides des hommes. On regardait, on écoutait et on était traversé par un frémissement d'étonnement.

Correia de Fonseca
Diário do Alentejo

19/05/2008

Reencontrar Giacometti - Correia da Fonseca

Acabei por ver Polifonias e saltou-me ao caminho a vontade desvairada de não ver mais televisão, ao menos este ano. (...) Para não sobrepor nada áquelas imagens, áqueles sons. Aquela comoção nascida do reencontro com Michel Giacometti decerto, mas também da surpresa de um filme assim, (...) de uma beleza majestosa que parecia subir até aos deuses e, contudo, tem cheiro e sabor a terra, hálito de homens, fraternidade de gentes. (...)

Polifonias
demonstrava a evidente grandeza do material que Michel Giacometti recolheu e preservou. O canto, é claro, mas mais que isso : as gentes. Os rostos com máscaras sólidas sob as quais tremula a emoção. Os homens que cantam enlaçados, orgulhosos de serem homens e de cantarem assim. (...)

A evocação de Michel Giacometti chegou-nos enquadrada, como o próprio Michel desejaria, numa espécie de cenário ciclópico que integrava as paisagens belas mas nunca bonitinhas, os cantos solenes como peças sagradas e as rugas humanas. Olhava-se, ouvia-se, e era-se atravessado por um frémito de espanto. Pela beleza do filme, sem dúvida. Também pela descoberta de que, afinal, também é possivel que a televisão nos permita momentos assim. (...)

Correia da Fonseca
Diário do Alentejo - 2 Janeiro de 1998

24/01/2008

L'homme, le carnet et le magnétophone - Francisco Costa

"C'est une histoire assez simple. C'est un homme qui vient d'un autre pays, qui a écouté attentivement les hommes de ces terres, il sait que jouer et chanter est l'attribut premier des peuples qu'il a connus. Il avait un carnet et un magnétophone. Qui est cet homme ? Vient-il nous espionner ? Nous emprisonner ? Vient-il nous voler le peu que nous avons ?"










photos©Luís d'Orey

Ce fut ainsi, de la plus belle et simple manière de s'attacher le spectateur, qu'a commencé ce qui fut le meilleur cadeau de l'époque de Noël que la RTP cette année a eu à nous offrir. Honneur lui soit rendu!

Coproduction portugaise, française et belge, le documentaire est à tous les titres exceptionnel ; une véritable pièce d'amour pour un peuple - pour tous les peuples en définitive - et pour ses richesses culturelles et ses traditions artistiques, dans l'exacte mesure où, nous parlant de l'oeuvre d'un chercheur attentif et rigoureux, il nous donne à connaître en même temps sa grandeur humaine et l'objet extrêmement riche de ses recherches.(...)

Jamais peut-être, comme dans ce film, la caméra ne nous a dévoilé d'une manière si enveloppante et en même temps si rigoureuse et "distancée" les visages et les voix d'un choeur alentejano, comme dans le filmage fabuleux de cette impressionnante version de "Ao Romper da Bela Aurora". Jamais peut-être nous n'avons découvert, comme ici, la beauté impétueuse mais sereine des visages, la chaleur débordante des coeurs, la force tellurique d'un paysage, les silences ressentis et nés d'une souffrance cycliquement répétée, continue, d'un peuple qui persiste à résister à l'oppression, quelle que soit la forme que celle-ci revête (...)

Polifonias est une pièce exemplaire de l'art du documentaire. Pour cette capacité à nous laisser, encore et toujours, attentif et éveillé pour l'art mais aussi pour la lutte, qu'ici soit donné un chaleureux "merci" aux créateurs de Polifonias.
Francisco Costa
Avante

20/01/2008

Musicalité - Luís Miguel Oliveira











Polifonias - Paci è Saluta, Michel Giacometti
est construit -de manière à rendre justice à son titre- sur un ton "polyphonique". En son centre, comme l'indique également le titre, se trouvent la figure et l'oeuvre de Michel Giacometti, sans pour autant que Polifonias (bien loin de là) ne se réduise à sa simple évocation. Celle-ci est présente évidemment, guidée par la volonté de préserver et d'affirmer l'importance du travail de Giacometti pour la culture populaire portugaise. Comme il est dit dans le témoignage de José Mario Branco, c'est grâce à ce travail qu'un passé a pu générer un futur, et que tout un héritage culturel apparemment condamné à se dessécher a pu finalement fructifié. Pierre-Marie Goulet développe aussi en partie dans son film un travail orienté par l'idée de recueillir : il s'agit de partir en quête des indices du passage de Giacometti au Portugal, en particulier en Alentejo, et vérifier tout ce qui reste de marque indélébile de ce passage. L'identification profonde qui s'établit entre lui et la population de l'Alentejo ne sera pas, en ce sens une des marques les moins importantes.

Mais en Polifonias se détache aussi l'idée d'un "mystère" subjacent à la figure de Giacometti et à cette identification avec un peuple et une terre. D'une certaine manière, c'est en relation à ce mystère que le film de Pierre-Marie Goulet avance, cherchant à comprendre pour quel motif un Corse fut capable de sentir un tel enchantement et de mener à bien une telle intégration dans un paysage humain, culturel et géographique - celui de l'Alentejo. Ici, Polifonias fait revenir à la mémoire Citizen Langlois de Cozarensky qui "reliait" l'oeuvre du fondateur de la Cinémathèque Française à une incessante tentative de retrouver et de rencontrer ses racines. Et quand Pierre-Marie Goulet confronte le "chant" alentejano avec les polyphonies corses, rendant immédiatement perceptibles, pour tous (des participants au film jusqu'aux spectateurs) les relations souterraines et les équivalences entre l'un et l'autre, cette idée devient parfaitement claire : en sauvant les racines des autres, Giacometti était en train, plus que de se les approprier, de reconnaître en elles ses propres racines.

C'est dans ce processus que Polifonias intègre dans sa structure l'idée de "polyphonie". Parce qu'il se transforme en un film qui est tout autant sur Giacometti que sur la notion de "racines", sur le peuple, sur la terre et sur la musique; et parce que tous ces éléments continuent à avoir une résonance propre même quand ils se fondent les uns aux autres. Et encore parce qu'à tout cela correspond une organisation formelle marquée par une musicalité intrinsèque, aussi bien à l'intérieur d'une séquence (voir par exemple le plan de rue qui se répète comme un leitmotiv visuel) que bien des fois à l'intérieur du plan lui-même (l'image, qui elle aussi se répète, de la femme qui regarde le paysage et que nous accompagnons dans un travelling au rythme du monologue de la bande sonore). Pour tout cela, Polifonias est un très beau film.

Luis Miguel Oliveira
Critique de cinéma du journal "Publico"
Texte de présentation pour la projection d'inauguration du cycle
"Le nouveau documentaire au Portugal." le 26 mars 1999
organisé par la Cinémathèque Portugaise - Musée du Cinéma

19/01/2008

Musicalidade - Luís Miguel Oliveira

Polifonias é um filme construído, de maneira a fazer justiça ao título, em tom "polifónico". No centro, como o título também indica, estão a figura e a obra de Michel Giacometti, sem que Polifonias se esgote (muito longe disso) na sua simples evocação. Esta está presente, claro, guiada pela vontade de preservar e de afirmar a importância do trabalho de Giacometti para a cultura popular portuguesa: como fica expresso no depoimento de José Mário Branco, foi graças ao seu labor que um passado pôde gerar um futuro, e que toda uma herança cultural aparentemente condenada a secar acabou, afinal, por frutificar. Em parte, Pierre-Marie Goulet também desenvolve no seu filme um trabalho orientado pela ideia de recolha: trata-se de partir em busca dos indícios da passagem de Giacometti por Portugal, em particular pelo Alentejo, e verificar tudo aquilo que ficou como marca indelével dessa passagem. A profunda identificação estabelecida entre ele e as gentes alentejanas ("o Michel", como se lhe refere o idoso que conta à câmara a chegada, em 1959, de Giacometti) não será, nesse sentido, uma das marcas menos importantes.

Mas em Polifonias perpassa também a ideia de um "mistério" subjacente à figura de Giacometti e a essa sua identificação com um povo e com uma terra. De certa forma, é em relação a esse mistério que o filme de Pierre-Marie Goulet avança, procurando perceber por que motivo foi um Corso capaz de sentir um tal encantamento e de levar a cabo uma tal integração na paisagem (humana, cultural e geográfica) do Alentejo. Aí, Polifonias traz à memória o Citizen Langlois de Cozarinsky, que "lia" a obra do fundador da Cinemateca Francesa como uma incessante tentativa de recuperação e de reencontro com as suas raízes. E quando Pierre-Marie Goulet confronta o "cante" alentejano com as polifonias corsas, tornando imediatamente perceptíveis, para todos os envolvidos (dos intervenientes no filme aos espectadores), as subterrâneas relações e equivalências entre uma coisa e outra, essa ideia torna-se perfeitamente clara: ao salvar as raízes dos outros, Giacometti estava, mais do que a apropriar-se, a reconhecer nelas as suas próprias raízes

É nesse processo que Polifonias integra na sua estrutura a ideia de "polifonia". Porque se transforma num filme que é tanto sobre Giacometti como sobre a noção de a "raízes", sobre o povo, sobre a terra, e sobre a música, e porque todos estes elementos continuam a ter uma ressonância própria mesmo quando se fundem uns nos outros. E ainda porque a tudo isso corresponde uma organização formal marcada por uma musicalidade intrínseca, tanto na sequência (veja-se, por exemplo, o plano da rua que se repete como "leit-motiv" visual) como muitas vezes no próprio interior do plano (a imagem, também repetida, da mulher a olhar a paisagem, com o travelling que a acompanha seguir o ritmo do monólogo na banda sonora). Por tudo isso, Polifonias é um filme belíssimo.
Luis Miguel Oliveira
Folha da Cinemateca

24/11/2007

Polyphonies du Sud: les larmes d'une terre aride - Karin Tshidimba

Entre âme corse et portugaise, il y a le filet d'un chant qui chante l'histoire des peuples marqués par la terre.



La polyphonie remonte aux sources d'un peuple opprimé par sa terre et par celui qui s'en était déclaré le maître. Qu'elle soit de Corse ou du Portugal n'a finalement que peu de poids. Seule compte la voix qui, souvent, s'élevait du sillon où le laboureur peinait sous un soleil de plomb. Il se rattachait alors à ce filet profond, de peur que sa volonté ne défaille et ne le laisse sans force ou sans voix.(...)

De tout ceci, il ne resterait plus aucune trace si, par une journée banale, un homme à longue barbe n'était entré dans le village, équipé seulement d'un carnet et d'un magnétophone. Son nom était Giacometti. Michel Giacometti. D'origine corse, cet amoureux des voix a conquis ce peuple fier et taiseux au point de devenir le meilleur allié de sa tradition. Qu'on ne se méprenne pas ; il n'y eut pas vol mais don, réciproque et librement consenti. Ce transfert d'amour est au coeur de Polifonias, Paci è Saluta, l'improbable et pourtant irréfutable histoire d'un glaneur de sons, nomade insatiable qui parcourut un pays à la recherche de ses voix. (...)

Plus encore que par les paysages d'une beauté insolente et par la paix de cette caméra qui les traverse au pas, c'est par l'esprit de cette communauté villageoise que l'on est séduit ; une communauté qui n'a que la beauté et l'aridité de sa terre à offrir. Dans le silence des instruments montent les voix, formant cercle avant de s'élever dans l'air. La caméra les circonscrit comme dans une parade d'amour et ce sont indéniablement les plus magiques instants du documentaire de Pierre-Marie Goulet. (...)
Karin Tshidimba
La Libre Belgique

20/11/2007

Une partition sonore - Jorge Leitão Ramos
















Antoine Bonfanti photo©António Cunha

Le point de départ est un hommage à Michel Giacometti, rappeler sa personne, son travail, son héritage. Mais Polifonias va plus profond en proposant un voyage sonore et spatial par le chant profond qui irrigue l'Alentejo (...)

Polifonias est un travail hors du commun. Du goût de l'image, de l'équilibre de la lumière et de la composition résulte un travail remarquable. Mais je dirais que, comme proposition cinématographique, il mise par-dessus tout sur l'écoute - et je ne fais pas référence qu'aux chants de l'Alentejo qui, à un certain moment, se croisent avec ceux d'une Corse lointaine. Je me réfère aux tonalités des voix prosaïques, depuis celles des témoignages jusqu'à celles des textes "off", que l'oreille très attentive d'Antoine Bonfanti mélange aux ambiances et à la musique, ici se crée une précieuse "partition" sonore.
Jorge Leitão Ramos
Expresso

19/11/2007

Uma partitura sonora - Jorge Leitão Ramos

Polifonias propõe-nos uma viagem sonora e espacial pelo cantar profundo que subjaz ao Alentejo, como quem vai espreitar a raíz profunda, sem esquecer a realidade de uma desertificação geográfica e humana. Através dele se encontra a figura desse corso que, num dia de 1959, aportou a Trás-os-Montes - e nunca mais deixou de calcorrear este país, dele expondo o canto popular. Polifonias é um trabalho muito singular. Do gosto, da imagem, do sopesamento da luz e da composição se constatará um trabalho notável. Mas eu diria que, como proposta cinematográfica, ele aposta sobretudo na escuta - e não me refiro apenas aos cantos do Alentejo que se cruzam com os de uma distante Córsega. Refiro-me ás tonalidades das vozes prosaicas, dos depoimentos aos textos "off", que o atentíssimo ouvido de Antoine Bonfanti misturou com os ruídos e a música, ali se criando uma preciosa "partitura" sonora.

Jorge Leitão Ramos
Expresso - 27 Dezembro de 1997

18/11/2007

Le choc culturel ressuscite la création - Xavier Flament

Michel Giacometti avait révélé la beauté fragile des chants portugais de l'Alentejo. Polifonias de Pierre-Marie Goulet lui rend hommage.

Avec Polifonias, Pierre-Marie Goulet signe son premier documentaire en terre portugaise. Plus précisément en Alentejo, région aride au sud du Tage, malmené par le climat et la répression de Salazar. Le dictateur tente dans les années soixante de réduire au folklore ses traditions populaires ancestrales. Arrive alors un homme venu d'ailleurs, comme dans les westerns, dit la voix "off" du poète Sérgio Godinho. C'est un homme qui vient d'un autre pays, qui a écouté attentivement les hommes de terres semblables à celle-ci. Il sait que jouer et chanter est l'attribut premier des peuples qu'il a connus. Cet homme, c'est Michel Giacometti .

Fasciné par la rudesse de ces voix blessées, l'ethnomusicologue français consacre les trente dernières années de sa vie à compiler des milliers d'exemples de musiques populaires, de contes et de photographies. Pour les habitants, il a sauvé la musique portugaise et lui a donné ses références. Lorsque Goulet évoque son souvenir, les gorges des anciens du village se serrent d'émotion, il était mon ami et j'étais son ami aussi, dit le vieux Caranova.
Sa tristesse semble pourtant outrepasser la perte de cet homme devenu mythe, comme s'il avait emporté plus que de lui-même dans la tombe, peut-être un peu de l'âme de ce pays. Le documentaire dévoile en effet l'ambiguïté du travail de l'ethnomusicologue. Car, à l'instant où celui-ci révèle aux autochtones toute l'importance de leur culture, il introduit dans l'acte créatif, jusque-là spontanée, une extériorité née du micro, de la restitution figée de l'enregistreur. Lorsque le paysan qui ponctue le labeur quotidien de son chant prend conscience qu'il est en train de faire un "geste créateur", arrive-t-il encore à chanter ?

Goulet répond peut-être par la magnifique rencontre entre les chanteurs de l'Alentejo et ceux de la Corse natale de Giacometti. La polyphonie austère et grave des choeurs portugais qui baigne le documentaire rencontre soudain le chant plus ornementé des trois Corses. La caméra suit le parcours de l'émotion sur les visages portugais. A peine le trio s'est-il tû que Virgínia Dias, poète alentejane, entonne un air que sa mère lui chantait et avant elle, la mère de sa mère. Les Corses, fascinés à leur tour, en redemandent. A trois reprises, et à chaque fois différemment, elle reprend le chant séculaire. Le choc des cultures et la nécessité ont remplacé "l'innocence perdue" pour ressusciter la créativité spontanée. (... )
Xavier Flament
Le Soir (Belgique)

15/10/2007

Deux îles - Eduardo Cintra Torres










Polifonias, véritable travail de cinéaste, rend évident le travail de Giacometti à travers un processus évocatif de chants et de textes dits "off". Le réalisateur Pierre-Marie Goulet fait évoluer le documentaire à partir de deux "îles", la Corse - île réelle - et l'Alentejo - île culturelle- nous offrant les chants populaires de l'une et de l'autre, et les joignant au final dans une rencontre conviviale de chanteurs corses et alentejanos. Il y a eu ainsi polyphonies de voix et de cinéma. (...)

La qualité des images de Polifonias est magnifique, le rythme du montage est lent comme il convient à cette évocation de temps mesurés par le parcours du soleil dans les cieux. (...) Les témoignages des alentejanos qui partagèrent des moments de la vie de Giacometti furent des souvenirs d'amitié, d'un amour commun pour la musique et de solidarité.
Eduardo Cintra Torres
Público

14/10/2007

Duas ilhas - Eduardo Cintra Torres

Polifonias, verdadeiro trabalho de cineasta, deixou patente (a) obra de Giacometti através de processos evocativos de cantos e de textos lidos em "off". O realizador Pierre-Marie Goulet fez evoluir o documentário a partir de duas "ilhas", a Córsega, ilha verdadeira, e o Alentejo, ilha cultural, dando-nos os cantos populares de uma e de outra e juntando-as, no final, num convívio de cantores corsos e alentejanos. Houve, assim, polifonias de vozes e de cinema.

A qualidade da imagem de Polifonias é magnífica, o ritmo da montagem é lento, como convém a esta evocação de tempos medidos pelo arco do Sol no céus. (...) Os testemunhos de alentejanos que como ele (Michel Giacometti) conviveram foram de recordação de amizade, de amor comum pela música e de solidariedade. (...)
Eduardo Cintra Torres
Público - 5 Janeiro de 1998

15/05/2007

Il s'appelait Giacometti - Eduardo Guerra Carneiro




Il fut content lorsqu'il apprit qu'un film allait se faire sur la vie et l'oeuvre de l'autre. Il fut content en lisant la prose d'Isabel Braga dans le Público, où elle contait que dès ce mois de septembre devait débuter le tournage d'un documentaire signé par le réalisateur français Pierre-Marie Goulet sur la vie de ce type grand, maigre, à la barbiche de flibustier qu'il connaissait bien. Et il se souvint d'une des dernières interviews que l'autre lui avait donnée, en 1990, peu de temps avant de partir pour un ultime voyage, peut-être vers d'autres rives du temps et de l'espace où il doit être maintenant à enregistrer la musique des étoiles. L'autre s'appelait Michel Giacometti et fut le sauveur de la musique populaire portugaise.

Dans sa maison de la Rua das Navegantes à Cascais, il toussait et d'une large veste il retirait fébrilement cigarettes et briquet pour fumer une "paivante." Ces yeux s'illuminaient quand il commençait à parler de ses voyages à travers le pays au long de 30 années. Né en Corse, à Ajaccio, en 1929, il a plus fait pour la culture portugaise que beaucoup de natifs de ce rectangle planté en bord de mer. Presque jusqu'à la fin de sa vie il a parcouru les routes, les chemins, les sentiers du Portugal à la recherche des musiques perdues. A sa manière cette ethnomusicologue était un autre Indiana Jones.

Michel Giacometti arriva au Portugal en 1959. Il avait 30 ans. Fasciné par la richesse de notre folklore, par les chants de travail et les berceuses, les chants d'amitiés ou d'amour, il fonda les Archives Sonores Portugaises et débuta le collectage systématique des traditions musicales de notre pays.

Il commença par le Trás-os-Montes. De la zone de Vinhais au haut-plateau mirandèse, du Barroso aux faubourgs de Chaves, de Montesinho aux pieds des monts de Larouco, par là il chemina, entendant les traditions, écoutant, avec une infinie patience, les chants des vieux et des jeunes. Ce fut avec un sourire presque enfantin que Giacometti lui parla de ces années d'aventure qu'il voulait encore poursuivre.

Il se remémora pour lui les semaines passées dans la région du Barroso, la neige qui couvrait les collines et coupait les chemins, les gens de Montalegre qui le pensaient dévoré par les loups et la gendarmerie qui le recherchait sur les sentiers du haut plateau. Il lui parla avec émotion de maître Talhinas et de Manuel Jaleco, les hommes des marionnettes de Santo Aleixo, du Rio de Moinhos à Borba en Alentejo. Et avec tristesse il lui dit que le Portugal intérieur avait déjà perdu une partie de sa pureté, de sa spontanéité et même de sa force, en "se normalisant".

Quand il l'interviewa, en Mars de 1990, l'autre se préparait à passer quelque temps à Alcacer do Sal pour étudier les chansons du "voleur du Sado" - chant de "despique" entre les hommes qui travaillaient au sarclage des rizières.

Il y avait de la nostalgie dans le souvenir des cinq disques de l'Anthologie de la Musique Régionale Portugaise, faits en collaboration avec le compositeur Fernando Lopes Graça, édités entre 1960 et 1970. Ce sont aujourd'hui des éditions précieuses car il n'y eut que trois cents exemplaires de chaque 33 tours.

Comme cela ne pouvait manquer d'être, l'autre lui raconta aussi l'aventure que fut de faire pour la RTP "Povo que Canta" (Le peuple qui chante) entre 1970 et 1973, constitué par 37 programmes bimensuels, encore aujourd'hui le seul reportage télévisé réalisé dans le domaine de l'ethnomusicologie où il conta avec la collaboration de

Quant au film de Pierre-Marie Goulet sur la vie de cet homme grand, maigre, à la barbiche de flibustier, veste large d'où il était toujours à tirer des cigarettes et un briquet pour encore une bouffée, qu'il avance avec le maximum d'appui. A commencer par le Ministère de la Culture et la R.T.P., bien évidemment. Que Viva Giacometti.
Eduardo Guerra Carneiro
TVFilmes

06/05/2007

Michel Giacometti

05/05/2007

Synopsis

Polifonias - Paci è Saluta, Michel Giacometti

Michel Giacometti, "le Corse qui aimait le Portugal " est né à Ajaccio . En 1959, il arrive au Portugal, il n'en repartira plus. Pendant trente ans, il va recueillir musiques, contes, histoires et poésies, dictons et adages, recettes de médecine populaire, redonnant à des hommes et des femmes la fierté de leur culture .

Ce Corse s'est réinventé une île au Portugal, sauvant les racines des autres pour découvrir les siennes propres. En sauvant la mémoire d'un peuple, il a poursuivi une quête, celle des racines parfois mythiques que, tous, nous portons au plus profond de nous-mêmes. C'est sur ce terrain que "Polifonias" croise les traces de son parcours, interroge la mémoire vivante des anciens, manifeste de la vivacité toujours actuelle de la musique traditionnelle, au Portugal et en Corse.

En allant à la rencontre des chants polyphoniques en Alentejo et en Corse, puis en suscitant une rencontre entre chanteurs alentejanos et corses, se dessine le parcours de Giacometti, la mémoire de deux peuples et au-delà, nos propres quêtes de racines et d'identité en des temps où ce qui n'était qu'écho de cultures destinées à mourir résonne comme un appel, une interrogation sur notre futur.

Chemins multiples qui tissent un film à la structure "polyphonique" où personne ne perd son identité mais la revivifie au contact de l'autre. Un voyage qui emprunte plusieurs itinéraires qui s'entrecroisent dans le temps et l'espace suivant un jeu de résonances et de correspondances, telles les voix d'une polyphonie.

Sinopse

Michel Giacometti, "O corso que amava Portugal" nasceu em Ajaccio. Em 1959, chega a Portugal, não voltará a partir. Durante trinta anos vai recolher músicas, contos, histórias e poesias, ditados e adágios, receitas de medicina popular... e assim ele devolve a estes homens e mulheres o orgulho por sua propria cultura .

Esse Corso reinventou uma ilha em Portugal, um de um povo, perseguiu uma busca, a das raízes por vezes míticas que todos trazemos no mais fundo de nós mesmos. É neste campo que "Polifonias-Paci è Saluta, Michel Giacometti" dá conta dos sinais deste percurso, interrogando a memória viva dos mais velhos e provocando os encontros que irão testemunhar da vivacidade actual da música tradicional em Portugal e na Córsega .

É caminhando ao encontro dos cantos polifonicos no Alentejo e na Córsega, depois suscitando um encontro entre cantores alentejanos e corsos, que se irá desenhar o percurso de Giacometti, a memória de dois povos e para além disso as nossa próprias buscas de raízes e de identidade, num tempo em que o que se julgava ser um eco de culturas destinadas a morrer, soa afinal como um apelo, uma interrogação sobre o nosso futuro.

Múltiplos caminhos que tecem um filme de estrutura "polifónica", em que ninguém perde a sua identidade, antes a reanima no contacto com o outro. Uma viagem de vários itinerários que se cruzam no tempo e no espaço, seguindo um jogo de ressonâncias e correspondências, tal como as vozes de uma polifonia.

02/05/2007

Générique

POLIFONIAS - Paci è Saluta, Michel Giacometti

un film de Pierre-Marie Goulet

avec la collaboration de Teresa Garcia
et la participation de António Cunha

textes additionnels de Sérgio Godinho

image: Bruno Flament et Gilbert Duhalde
prise de son et mixage : Antoine Bonfanti
montage Pierre-Marie Goulet / Sandro Aguilar

avec
en Alentejo (Portugal) :
Virgínia Maria Dias, Joaquim António Caranova…
et les chanteurs de Cuba, Peroguarda, Serpa, Pias, Vila Nova de São Bento

en Corse,
de Zicavu:
Michel Paoli, Ghjasippina Paoli, François Bianchoni
de Pigna:
Jean-Pierre Lanfranchi, Jérôme Casalonga,Nando Acquaviva,

témoignages : José Mario Branco
témoignage sonores de António Cunha, Adelino Gomes,
Toni Casalonga

producteurs : Martine Barbé - Paulo Trancoso - Yves Billon

production: Costa do Castelo Filmes, Lisbonne - Image Création, Bruxelles - Les Films du Village, Paris

avec: R.T. P. , Portugal / France 3 Corse, France / R.T. B. F. , Belgique

en association avec Planicie Dourada / Région de Turisme de Beja (Alentejo)
et la Collectivité Territoriale de Corse

projet soutenu par "Eurimages" / Documentary / Media Distribution
C.N.C./ Procirep / SACEM / IPACA-ICAM

Durée : 82 minutes
Format : 35 m/m couleur - 1:85

01/05/2007

Cantores de Pias / Chanteurs de Pias




















©António Cunha